Si l’analyse financière n’est pas la matière préférée des dirigeants associatifs, elle reste pourtant fondamentale dans le pilotage d’une association. Elle permet en effet de diagnostiquer les besoins de financement et d’anticiper les difficultés.
L’analyse financière s’appuie sur les états financiers. Ces derniers se composent du bilan, qui synthétise à un moment donné ce que la structure possède – l’actif – et ses ressources – le passif –, et du compte de résultat, qui présente l’ensemble des charges et produits de la structure sur une année. À partir de ces états financiers, il est possible d’observer ou de calculer quelques indicateurs clés.
Dans le compte de résultat se trouve le résultat net. Il correspond à la somme des résultats d’exploitation (résultat de l’activité), du résultat financier (choix de financement et de placement) et du résultat exceptionnel. Le résultat net indique si la structure s’est enrichie ou appauvrie au cours d’une année.
Dans le bilan se trouvent les fonds propres. Il s’agit de l’ensemble des ressources de long terme de la structure, constituées de tous ses résultats passés (réserves, report à nouveau, résultat net) et des apports dont elle a bénéficié (capital, fonds associatif, subvention d’investissement).
À partir d’un calcul simple, il est possible d’obtenir le besoin en fonds de roulement (BFR).
Il s’agit d’un besoin de financement lié au décalage entre les sorties et les entrées d’argent. Toujours dans le bilan, il faudra calculer également le fonds de roulement. Il s’agit de la différence entre les ressources de longue durée (fonds propres et dettes financières moyen et long terme) et les immobilisations.C’est ce qui permet, en principe, de financer le BFR. La différence entre le fonds de roulement et le BFR est la trésorerie nette.
Ces indicateurs permettront de savoir si les trois besoins de financement sont correctement financés.
s’obtient à partir d’un calcul simple. Il s’agit d’un besoin de financement lié au décalage entre les sorties et les entrées d’argent.
Financement du fonctionnement de l’association.
La mise en oeuvre des activités de l’association génère des charges de fonctionnement (salaires, location, etc.) qu’il convient de financer par des recettes (subventions d’exploitation, cotisations, etc.).
Le résultat net, et plus particulièrement le résultat d’exploitation et son évolution, détermineront si l’association a un modèle économique viable ou pas.
Financement des investissements.
Pour mettre en oeuvre son projet, l’association a également besoin d’investir. Un investissement – ou une immobilisation – est un bien utilisé durablement par la structure – plus d’un an – et doit être financé par des subventions d’investissement ou un prêt bancaire moyen ou long terme.
Le fonds de roulement et son évolution indiqueront si les investissements sont correctement financés. Un fonds de roulement positif signifie que les investissements sont financés avec des ressources stables. Une baisse du fonds de roulement peut exposer l’association à des problèmes de trésorerie. Cette baisse peut être liée à une baisse du résultat net ou à un autofinancement des investissements.
Financement du cycle d’exploitation.
Il s’agit des décalages de trésorerie entre les encaissements et les décaissements.
Concrètement, quand une association développe un projet, elle est souvent amenée à dépenser avant que ce projet ne génère des recettes. Ce décalage doit être couvert par des ressources internes car il n’est que rarement financé par les banques. Le BFR et son évolution indiqueront si les besoins de financement liés aux décalages de recettes et de dépenses augmentent ou baissent : le BFR varie selon l’évolution de l’activité, des délais de versement d’une subvention ou encore du paiement des clients. Il est à comparer avec le fonds de roulement, qui doit être suffisamment élevé pour pouvoir financer le cycle d’exploitation.
Partenariat France Active – Juris Associations (n°631 du 15 janvier 2021)
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